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Calcul de Pierre Humbert

CALCUL

Avez vous remarqué l’étrange poésie qui se dégage des chiffres ? .. Tenez, par exemple :
Quinze, dit on en croisant le premier barbu de la journée, ou au premier point au tennis. Quinze  c’est aussi un nombre triangulaire, un nombre hexagonal et le quatrième nombre de Bell. Quinze est la double factorielle de 5. Quinze est un nombre composé; ses diviseurs propres sont 1, 3 et 5, c’est un nombre semi-premier. Avec seulement deux exceptions, tous les quadruplets de nombres premiers encadrent un multiple de 15, 15 étant lui-même encadré par le quadruplet (11, 13, 17, 19). En hexadécimal, ou en toute autre base supérieure, quinze est représenté par la lettre F. Quinze est une constante magique d’un carré magique de 3 par 3.

Meuh non, je ne suis pas devenu fou, ni adepte de la secte de ceux-qui-sont-à-l’aise-dans-les-mathématiques, puisque mes derniers calculs s’étaient planqués dans ma cholecyste ( j’ai aussi regardé dans le dictionnaire quand on m’en a parlé …) et ont dû en être extraits de force, presque avec autant de difficultés que l’entrée du calcul  dans mon misérable crâne ; vaines tentatives qui ont épuisé moult professeurs.
En fait j’ai, sans la moindre vergogne, pompé ces pompeuses phrases sur Wikipédia, ce site qui, comme moi, dit énormément de bêtises.
Comme je n’y ai rien compris, le Diable Bel ayant embrouillé mon neurone matheux déjà bien malade, j’ai demandé à la Mouette et au Héron, lors de notre conférence hebdomadaire sur le ponton de m’éclairer .
Ils m’ont regardé, se sont vrillé l’aile droite sur le coin du bec et sont partis en rigolant, me laissant perplexe et gros Pierre comme devant ( bien sûr, on dit gros Jean comme devant, mais je n’ai pas maigri, hélas… !).
Je me demande si cette réaction a trait à mon ignorance ou à leur profond mépris pour cette science qui pourtant enchantait mon viel ami Umar Khayyââm.
Mais, au fait, vous ne connaissez pas la Mouette et le Héron ! Ces volatiles, d’ espèces que les ignorants disent sauvages, ont élu domicile dans la mangrove située à proximité du ponton où je vais de temps à autre réfléchir sur les origines et le devenir du monde (en fait, j’y vais surtout pour assouvir mon vice de fainéant congénital et grignoter en douce les sucreries que mon ignare de médecin m’a interdites …)
Il est donc fréquent que nous nous retrouvions en ce lieu paradisiaque, l’un perché sur le toit , l’autre sur un piquet et le troisième assis, jambes pendantes et tête en en l’air, et que nous devisions.
Ben oui, nous devisons !
Enfin je parle et ils commentent, manifestant leur approbation par un battement d’aile et leur désaveu par un plongeon pour attraper une pisquette et l’avaler vite fait, en me regardant d’un œil goguenard.

Nous avons la vie dure, sur ce ponton.

Pierre Humbert