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Corpus de contes écrits par Claudine JACQUES, illustrés par Joseph JOHN par Nicole Isch

Corpus de contes écrits par Claudine JACQUES, illustrés par Joseph JOHN
Nana Coco, petite sorcière de la Grande Terre, et la vieille dame
Nana Coco, petite sorcière de la Grande Terre, et l’ogre très gros
Nana Coco, petite sorcière de la Grande Terre, et le vilain petit lutin
Nana Coco, petite sorcière de la Grande Terre, et le monde gris (album à colorier d’Anne-Sophie Volante)
Nana Coco, petite sorcière de la Grande Terre, et le gecko Ekolo

Quels sont les atouts de ces albums illustrés pour la jeunesse ?
Nana Coco personnage imaginaire, attachant et mignon pour guider les jeunes lecteurs dans des univers imaginaires empreints de valeurs, gravite dans l’univers kanak et océanien, vêtue de sa robe mission orange et coiffée de tresses relevées en chignon.
Outre les enfants de la tribu, elle côtoie des personnages du conte merveilleux : (l’ogre, le lutin), et des personnages de la mythologie kanak (le lézard) ; elle se déplace sur un balai, possède un collier du savoir, un oiseau emblématique, Sul la perruche qui est son alliée ; elle fascine, suscitant de l’empathie pour sa propension à remettre de l’ordre dans le cosmos et la société des hommes.
Le tout dans un décor onirique faisant toutefois référence à un univers familier, pour éduquer les enfants aux problèmes de la société.
L’idée de Claudine Jacques auteure des épisodes, ne manque pas d’enthousiasmer. D’abord, parce qu’une pareille récurrence manquait dans le paysage littéraire local du livre de jeunesse, à l’instar de la série des Martine. Ensuite parce que la petite Nana Coco permet aux enfants, dès la maternelle, une identification dans laquelle ils peuvent s’incarner. De plus la brièveté et la simplicité narrative des contes évite la lassitude et concentre l’attention sur l’axe de réparation ou la quête, éléments constitutifs ordinaires du genre.
Enfin les thématiques abordées : respect des animaux, caractère vital de l’eau, réciprocité de l’amitié, émotion d’un monde symboliquement coloré…participent du manifeste écologique et citoyen que nos politiques et nos éducateurs diffusent comme des priorités sociales.
La récurrence du personnage féminin n’est pas innocente : elle crée une attente chez les jeunes lecteurs tout en donnant une vraie place à la parole féminine, à peine émergente en Océanie.
D’entrée de jeu, les jeunes lecteurs repèrent les éléments d’ouverture de l’incipit qui donnent une identité particulière et récurrente à la série :
On dirait… Qu’il y aurait une rivière salée, De grands arbres échevelés, Une case élevée, On dirait… Qu’une petite fille y serait née,
Choisie par les sorciers, On dirait… Qu’elle s’appellerait Nana Coco. Ainsi l’auteur établit un pacte avec son jeune lecteur qui s’attend à chaque épisode à la formule incantatoire, sésame du conte.
Le canon du conte merveilleux, transposé dans un univers océanien, est ainsi respecté dans sa structure, ses constituants, sa crise et sa résolution ; ce sont des contes positifs, ascendants, qui satisfont le désir inné de justice, inhérent aux tous jeunes et… aux moins jeunes.
NCI