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Savoir pour être de Pierre Humbert

Savoir pour Etre…

Ces jours derniers, le nouveau ministre du dedans et l’ancien se chamaillaient.
Ce qui n’est pas très surprenant, compte tenu du fait que ces deux éminents personnages sont de ce qu’on nomme pudiquement de sensibilités différentes. Enfin, quand on dit sensibilité, il faut évidemment prendre ce terme dans son sens politique.
Cette querelle porte sur ce qu’il faut qu’un étranger, désireux de devenir descendant de gaulois, sache de notre histoire, de nos institutions et de notre géographie, sans oublier quelques autres menues connaissances.
L’ancien a ainsi décidé, dans l’esprit du règne d’alors, que chacun des futurs impétrants du glorieux titre de français devait tout savoir de Vercingétorix, de Jeanne d’Arc, des carolingiens, capétiens et autres Bonaparte sans oublier les successions de républiques, guerres et misères, et bien sûr des victoires. En effet, le questionnaire ne parle bizarrement pas de Crécy, ni de Trafalgar, ni de Waterloo…
Ils devaient aussi répondre à un questionnaire relatif aux villes ( situation, population), fleuves (source, longueur et point de chute) et montagnes (noms, altitude), monuments (date de construction, architecte et initiateur), grands auteurs (dates et œuvre) et quelques autres bricoles sur l’économie.
Depuis quelques années, dans le cadre des activités d’une ONG issue de la bataille de Solférino, j’essaie, avec quelques autres « intervenants » – tous bénévoles – d’inculquer les rudiments de notre langue et de notre culture à de nouveaux résidents étrangers.
Pour l’anecdote, la plupart des apprenants est féminine et est composée d’épouses de français…
Et bien sûr, au programme de cet apprentissage, les questionnaires ont été étudiés. Mon naturel curieux m’a poussé à demander à quelques uns de mes concitoyens de répondre aux questions.
Et j’ai compris pourquoi l’ancien ministre du dedans exigeait tout ce savoir des candidats à la naturalisation : c’était pour relever le niveau de connaissance des français.
Je me suis posé alors la question de savoir pourquoi le nouveau ministre du même dedans veut supprimer cette étape du processus.
En effet, plus de 50 % des français de souche sont dans l’incapacité de répondre à toutes les questions. Je dois avouer que j’ai appris pas mal de choses en essayant d’apprendre aux autres.
J’avais pensé, dans un premier temps, que le but de cette opération était de n’accepter que des candidats ayant des capacités d’intégration.
Puis j’ai pensé qu’elle permettait de refouler un grand nombre d’aspirants, pour satisfaire des électeurs extrèmes.
Mais bien sûr, j’ai réfléchi, et j’ai conclu que cette option n’était pas pensable chez nous, qui sommes nés sur une terre d’accueil qui de plus se déclare à tous vents berceau des Droits de l’Homme.
Les harkis, et ceux qu’on nommait si gentiment les polaks, ou les ritals et leurs descendants peuvent en témoigner.