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INVICTUS de Pierre Humbert

Invictus

Fauteur de toubles, terroriste, avocat, homme à femmes, cet homme fut tout à la fois un demi-dieu pour les uns, le diable pour les autres, et, finalement un libérateur.
Et le poème de W.H. Henley (qui ne reçut le titre « Invictus » d’ A. Quiller-Couch que bien longtemps après avoir été écrit) pourrait être considéré comme un résumé de la biographie de Monsieur Mandela.
Depuis que le monde a appris qu’il avait rejoint ses compagnons de lutte au paradis des indignés où il rencontrera Hessel, Monod et quelques autres contestaires de dictatures et de misère, chaque radio, chaque télé, chaque journal rivalise de dithyrambe avec tous les politiciens du monde, et personne ne voudrait passer pour indifférent en ne basant sa Une ou son discours sur cet événement presque biblique. 

Hurler ou encenser avec les loups n’est pas dans ma nature, et je me contenterai de me recueillir et de remercier les Dieux d’avoir mis en ce monde un être d’une telle empathie, d’un tel charisme, d’un tel courage et de si belles convictions.
Malgré tout, il n’était qu’un homme, et il a forcément commis au cours de sa longue vie quelque faute, mais qui serais-je pour le juger ?
Les millions de femmes et d’hommes à qui il a rendu leur dignité d’êtres humains, les quelques millions d’autres a qui il a rendu l’estime d’eux même pourront en témoigner lors du Jugement Dernier.

Le texte du poème de Henley sera ma conclusion, quand j’aurai dit que ceux que l’on aime ou que l’on estime ne meurent jamais .

Dans les ténèbres qui m’enserrent,

Noires comme un puits où l’on se noie,

Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,

Pour mon âme invincible et fière,


Dans de cruelles circonstances,

Je n’ai ni gémi ni pleuré,

Meurtri par cette existence,

Je suis debout bien que blessé,


En ce lieu de colère et de pleurs,

Se profile l’ombre de la mort,

Et je ne sais ce que me réserve le sort,

Mais je suis et je resterai sans peur,


Aussi étroit soit le chemin,

Nombreux les châtiments infâmes,

Je suis le maître de mon destin,

Je suis le capitaine de mon âme.