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Egalité de Pierre Humbert

Egalité
Tous deux pétris  dans la même glaise ou, pour un des éléments, si on en croit la bible, d’un morceau extrait du prototype, survivant plus ou moins en harmonie depuis des millénaires sur la même planète, fabriqués par le même artisan (artiste ?), et ayant pour finalité leur propre perpétuation, l’homme et la femme, bien que physiquement différents devraient, logiquement, être égaux,  chacun étant un élément aussi nécessaire qu’ indispensable au processus d’évolution (et de reproduction)  de   l’autre . Tout au moins si nous en croyons la définition de notre cher Larousse.
C’est à ce point précis qu’un problème commence à se manifester. En effet,  tout être vivant, et humain,  a sa propre personnalité, un raisonnement logique personnel, distinct de celui de son voisin, et bien sûr, de sa voisine. 
La question  est donc de savoir si ces différentes logiques infirment ou confirment le principe supposant une égalité pleine, entière et définitive, qu’on se prend à espérer voulue par le Premier Géniteur, ce qui n’est ni démontré, ni d’une fulgurante évidence.  Ce  n’est pas non plus une mince affaire qu’essayer d’y voir clair.
Nombreux sont ceux qui se sont plongés, avec plus ou moins de bonheur, dans une tentative d’éclaircissement de ces éventuelles  nuances. A ce jour, sauf peut-être quelques farfelus plus illuminés par leurs rêves qu’éclairés par l’esprit,  personne n’a prétendu avoir  réussi à établir ne serait ce qu’un embryon  de solution. Il est vrai que le Créateur n’a pas manifesté un enthousiasme délirant pour les aider à y parvenir. Mais peut-être n’était-ce –  et n’est toujours  pas  – son intention.
ça se saurait !
L’égalité, en tant que  composante irrécusable de la Démocratie, ne peut être ni partielle, ni conditionnelle. Elle est ou elle n’est pas. Elle ne peut être qualifiée, toute adjonction d’un adjectif modifiant son sens originel, et par conséquent lui ôtant ce sens originel. Il n’y a pas d’égalité relative, et il devrait pas y avoir d’égalité circonstancielle.
Elle ne peut évidemment être soumise à des critères de force, de beauté,  de fortune ou d’origine, de race, de couleur et, bien entendu, de sexe.
Ce qui pourrait tendre à mettre en cause ce que j’ai écrit plus haut, et ne facilite pas notre réflexion !
Pour s’en rendre compte il suffit de constater que l’homme est physiquement plus fort que la femme, et celle-ci   plus intuitive.
Ou qu’ils le croient, ce qui, en définitive, revient au même.
Il n ‘y a donc pas d’égalité physique, en raison de la différence de force, ni morale,  en raison des niveaux  de faculté de divination. Il n’y a pas non  plus d’égalité devant la vie, puisque, quoi qu’en disent quelques phallocrates ou féministes convaincus, la femme souffre infiniment plus l’homme lors de la naissance de leur progéniture, tout en s’accordant pour déclarer le  point de départ de cette naissance nettement plus agréable pour chacun des deux,
Il n’y a pas, non plus, d’égalité dans le langage, en français, tout au moins.  De  nombreux mots, tels que, par exemple et pour n’en citer que quelques-uns,  vainqueur, ordinateur, pompier, officier, atelier ou carburateur n’ont pas de féminin.
Par contre – et pourrait-on ici soupçonner une machiavélique malice ? –  il n’y a pas de masculin  à servante ou a équivoque, mais il y  a un féminin à voleur et à criminel.
Il faut aussi admettre que si la police, comme la justice sont féminines,  la paix et la guerre, bien que du même genre, ne sont pas, hélas, des parangons  d’égalité.
Même donc si sa devise l’affirme haut et fort, il n’y a pas d’égalité de force,  de morale, de service, ni de souffrance entre les habitants de notre beau pays.
Ni des autres d’ailleurs, quelles que soient leurs maximes.
Mais il y en a une dans le crime… qui, lui,  est masculin.
Délicieuse ambiguïté !
Ne parlons pas ici de cette composante de l’égalité qu’est l’assujettissement aux mêmes obligations… ce qui ouvre de jubilatoires horizons.
          

Pierre Humbert