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Ah ! Qu’en termes galants ces choses là sont mises (*) de Pierre Humbert

Ah ! Qu’en termes galants ces choses là sont mises (*)

Il y a déjà quelques dizaines d’années, quelques temps avant des élections municipales, un maire avait exposé ce qui, selon lui, était indispensable pour être un candidat , puis un élu . Il avait parlé d’honnêteté, de probité intellectuelle, de savoir vivre, de sens patriotique, d’un sens aigu du bénévolat, et par suite du dévouement, du sens du respect et de la tolérance. Pour la plus grande part, ces principes sont toujours de rigueur, et partout en vigueur.
Presque partout.
Cette temps derniers, un quidam, maire d’une ville méridionale, a, pour marquer son désaccord vis à vis du mariage homosexuel a éructé des propos méprisants, et insultants par le sens donné à ses mots. Cet individu, dont je ne dirai pas le nom pour que les enfants ne lui jettent pas de pierres dans la rue, a dit ( Cf le Figaro, journal bien connu, qu’on ne peut taxer de gauchisme excessif ):
« Même si j’ai beaucoup d’amis gays et que j’ai accouché des gays femelles, je ne vois pas ce que ça apporte sinon une couverture sociale. Mes adjoints le feront à ma place »( sic).
Pour bien situer ce propos, il faut préciser que le lumineux auteur de cette énormité est gynécologue, et est donc, en principe, conscient des termes à utiliser pour parler des humains et des animaux.
Même si, s’étant rendu compte ( peut-être, allez savoir avec ce genre d’individu) de sa bourde, il a parlé de gamètes mâles et femmes.
Médecin, il a suivi de longues études, et, même si elles portaient plus sur les sciences que sur le français, il ne peut pas ne pas savoir qu’en termes d’accouchement, on parle de femme, de parturiente, pas de femelle. Il ne s’agit ni de mise bas , ni de vélage.
Il a donc sciemment utilisé cette tournure avilissante.
Il n’aime pas les homosexuels, c’est son droit. Il refuse de marier les homosexuels, c’est son problème, et la Loi, puis la Justice sont là pour s’occuper de ses caprices.
Mais son devoir de médecin, et de maire, et tout simplemet d’être humain, est de respecter rigoureusement, et sur tous les points, ses patientes et ses administrés.
Je ne citerai pas non plus le parti politique auquel il appartient, car il faut espérer qu’il n’éructe qu’en fonction de sa conscience et non pas en tant que membre de cette formation.
Curieusement, je n’ai trouvé aucune trace de protestation des mouvements féministes qui ont pourtant fait beaucoup de bruit pour qu’on supprime le mot mademoiselle des pièces adminitratives. Existe -t-il une échelle dans l’énormité?
Les membres éminents du monde politique, pourtant toujours prêts à pourfendre les écarts de langage des « autres  » n’ont pas non plus fait entendre leur voix….
Nous vivons une époque formidable, non ?

(*)Molière. Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux. Acte I scène 2