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« Tavaka lanu’imoana – Mémoires de voyages »

Les gens du voyage

« Tavaka lanu’imoana – Mémoires de voyages » est un ouvrage qui fera référence par sa somme d’informations et sa qualité d’objet/livre. Édité en même temps que l’exposition, lui ayant été consacrée par le Centre culturel Tjibaou, il fait, à la fois, office de catalogue et d’un complément indispensable sur l’histoire de l’installation de la communauté wallisienne et futunienne en Nouvelle-Calédonie.

Comme nous l’avons déjà précisé, lors de nos précédents articles sur l’exposition elle-même et le numéro spécial de la revue culturelle kanak qui lui était consacrée, «Tavaka » exprime l’idée d’un départ aventureux. Un concept qui englobe la notion de voyage par mer ou par les airs, choisi ou contraint. Cette notion de voyage irrigue l’ouvrage dans son entier à travers les récits recueillis. Ce travail d’enquête de longue haleine dû à trois « mamans » – Malia-Sosefo Drouet-Manufekaï, Vélonika Tahimili et Malia-Soane Kafotamaki – explore le goût des Océaniens pour les expéditions sur l’immensité du Pacifique et explique l’histoire de nos pays voisins dans sa globalité. Un tel livre participe à faire souffler une brise de sérénité sur les voiles de la pirogue commune.

Perspective d’intégration

Deux cartes couleurs en pleine page – Futuna et ‘Uvea (Wallis) – induisent quatre chapitres illustrant voyages et migrations depuis l’aube des temps. Chaque chapitre bénéficie d’une introduction « maternelle ». Légendes et mémoires s’entremêlent à travers l’évangélisation dans les deux sens, la dépendance administrative, les déportations politiques, croisées elles aussi. Puis, l’itinéraire du manœuvre de force, engagé dans l’agriculture calédonienne ou les grands chantiers, côtoie celui du soldat dans les troupes coloniales, du volontaire dans le second conflit mondial. Les vicissitudes s’estompent un peu avec les premiers étudiants, les pionniers du monde politique, les fonctionnaires et l’organisation coutumière en Nouvelle-Calédonie. Le sport a été et est toujours une belle perspective d’intégration, de même que le métissage. Doté d’une chronologie exhaustive, d’une bibliographie conséquente et d’une iconographie particulièrement soignée, ce bel ouvrage est à sa manière un outil d’intégration et une mine de connaissances sur les autres cultures qui forment la mosaïque humaine du caillou. Un livre pour voyager dans le temps et un passeport pour l’avenir. En même temps qu’une bonne idée de cadeau !

Rolross

Février 2010