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« Nous, les femmes » d’Ice Tea

Elle aime F

Ici à cinq heures, l’heure du thé est résolument glacée au vu de la température extérieure. C’est pourquoi, « Nous, les femmes » le nouvel album (tout chaud ?) d’Ice Tea pourra accompagner ce moment agréable. Attention, il est recommandé de l’aimer très citronné. Rondelles acides et coups dans Elle garantis !

Après des « Accord et désakords », dont nous avions fait grand K dans un précédent article, l’auteur nous balance un délicieux petit pavé pour la plage. Après la mise en boîte politique, la dessinatrice rafraîchissante s’intéresse à la catégorie sociale qu’elle connaît le mieux : la femme en proie à son apparence et à ses démons intérieurs. Les personnages féminins y sont évidemment prépondérants et le trait de crayon les égratigne tout en leur témoignant son indéfectible tendresse. Il est vrai que le macho moyen (toujours majoritaire) en demande beaucoup (trop ?) à la femme moderne. Il la veut parfaite de 7 à 77 ans, sinon « Tintin ». Les deux sexes sont condamnés à coha-biter car le vibromasseur déclarant sa flamme n’est pas encore sur le marché. Ce sujet Cru-osé (pour solitaire) est d’ailleurs magistralement illustré.

Fesse/bouc pour fantasmer
Liberté de ton et de propos qui se résume peut-être dans la toute dernière page avec le premier cri de renaissance d’une femme… libérée. Dans ces tableaux féroces avec une touche de féminisme, « Elles » sont plus pieu que pieuses, les bouches s’explosent en rires vengeurs, les yeux s’exorbitent et le défaut physique (supposé) se déforme sous la pointe acérée de l’observatrice aigue de ses congénères. Il y a du Reiser dans le trait mordant, à peine ébauché et très évocateur, du Brétécher pour les confidences vitriolées entre filles et du Vuillemin aussi dans la blague salace qui décoiffe – la vieille hôtesse de l’ère (secondaire) en démonstration, les boissons « hot » ou la grand-mère protectrice des animaux. Reiser, encore, avec une série hilarante à une vignette sur nos amies les bêtes : ces couples anthropomorphiques sont à poils, se volent dans les plumes et ont la carapace fissurée. Comment ne pas évoquer, également, « Les copines » avec un long délire sur les régimes, le poids de la mode et le diktat de la séduction. L’actualité décortiquée avec force ironie – beurk’a indigeste, Giscard pas éteint (tel le volcan auvergnat), fesse/bouc pour fantasmer – démontre que le dessin de presse titille toujours la dessinatrice. À ce propos, la rédaction ne serait pas contre l’apport d’une encre neuve et caustique pour brocarder les travers de nos dirigeants. En attendant une suite à ce trop court florilège (le thé glacé, on a tendance par plaisir à l’avaler trop vite), voilà, mesdames, un cadeau acidulé pour vos conjoints et vos amies. Les hommes, qui trinquent aussi, ne doivent pas s’abstenir non plus. Santé !

Rolross