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Atelier d’écriture : Pleins feux sur Le Pin aux onze parures

Michèle BEAUDEAU à l’atelier d’écriture de Païta

Après avoir défini le conte, après un bref historique, Cannelle a réaffirmé la pace du conte dans les programmes scolaires, aux alentours des années 1980 ; délaissé jadis comme un genre mineur, le conte trouve ses lettres de noblesses à l’école, dans les cycles du primaire et du secondaire. Enfin un schéma structurel est distribué aux scripteurs pour rédiger à leur tour un conte.

En présence de scripteurs, d’amis et d’écrivains, Michèle, dite joliment Cormeline, en souvenir d’une amie, a ensuite présenté son recueil de poésie et trois de ses contes : Le Pin aux onze parures, L’histoire du fantôme noir, tous deux ancrés en Nouvelle-Calédonie, et Tiapi et ses monstres, récemment paru. L’un de ses poèmes, « Bourrique », a été lu par Viviane. Un échange nourri a rassemblé les passionnés du conte et de ses enseignements : Manuella, Roland Rossero, Jean-Marie Creugnet, Cathy, Bernard de la Vega, Myriade, Fabienne, Viviane… Michèle a pu s’exprimer sur des thèmes tels l’inspiration, discontinue et épisodique, sur le qualificatif d’auteure, préféré à celui d’écrivaine, sur la nécessité de se nourrir de différents dictionnaires, et sur son projet de roman, en cours : roman à la fois merveilleux, spirituel, contemporain, et qui nécessite une documentation pointue.

Pleins feux sur Le Pin aux onze parures

Dès le XIXème siècle, la littérature reflète la place que tient l’enfant dans la société. En mettant en scène une petite fille pleine de sollicitude envers un pin malheureux, Michèle Beaudeau apporte un éclairage, à la fois particulier et universel, au conte de Noël.

Quels personnages d’enfants apparaissent dans ce conte ?

Une petite fille, qui parle à la première personne ; en venant abreuver les oiseaux elle fait la rencontre du pin malheureux ; à la fin du conte, avec des amis elle transporte la cime du pin dans la maison. Ce sont des enfants aimants et secourables, altruistes.

Un autre conte rassemble une plante et un enfant : Jack et le haricot magique

Pourquoi le pin sanglote-t-il ?

Une sorcière l’a amputé d’une branche et l’a privé de décorations en décembre.

Comment la fillette résout-elle le problème de l’arbre ?

Pour lever le sort il faut étêter l’arbre et l’emporter au salon pour le décorer en décembre, à la période de Noël. La fillette ne se laisse pas distraire dans sa mission malgré la rencontre avec un joli cagou.

Tableau avec les décorations mensuelles de l’arbre.

MOIS DECORATIONS ET COULEURS
Janvier Mangues rondes et mangues sabots (orange)
Février Fleurs de flamboyant et d’hibiscus (rouge)
Mars Mignonnes roussettes (orange et noir)
Avril Crabes mous (bleu-vert)
Mai Avocats de Maré (vert-pourpre)
Juin Poissons Blackbass du lac de Yaté (jaune)
Juillet Guirlandes de poulpes (multicolore)
Août Mandarines de Canala (jaune-orange)
Septembre Citrons (jaune-vert)
Octobre Cornes de cerf (brun)
Novembre Ignames (violet-brun)
Décembre durant le sort Rien, aucune décoration
Décembre après le sort Guirlandes, boules scintillantes, paquets enrubannés

 

A quoi servent les décorations du pin mois après mois ?

Elles servent à décliner les bienfaits de la nature ; mois après mois une production fruitière, une éclosion animale est présentée. Cela donne une image d’abondance, de pays béni où coule le lait et le miel, selon une expression biblique. La narratrice invite chacun à être attentif à l’abondance de nourriture et à la variété d’espèces dans le pays.

Des émotions et les verbes qui les traduisent :

Pleurer p.7-8 ; 25 ; 26 : la tristesse, le chagrin

Se mettre en colère p.10 : la protestation

Garder confiance, ne pas se décourager p.26 : l’espoir

 Admirer p.28 : le bonheur

La structure du récit

Comme beaucoup de contes ascendants, ce récit commence mal et finit bien ; dans un ciel serein un élément perturbateur survient, une héroïne se voit confier une mission qu’elle va mener à bien ; l’équilibre est rétabli, grâce au savoir-faire de l’héroïne et de ses adjuvants. Le manque est comblé et le pin arbore désormais une parure chaque mois de l’année.

Les enseignements du conte

« La vérité sort de la bouche des enfants », dit l’adage. Par ses qualités innées, sollicitude, écoute, bonté, actions bienfaisantes, la petite fille a su régler la marche du monde en apportant une solution. Le partage est valorisé, la solitude et la méchanceté sont dénoncées. L’unité finale des enfants contribue à faire cesser les pleurs du pin et à normaliser sa situation. Ainsi l’entraide apparaît comme une valeur essentielle et universelle.

Enfin Michèle Beaudeau nous invite à rester attentifs au rythme de la nature, facteur d’équilibre. Associée à l’illustrateur Papou, qui crée dans ce livre un festival de couleurs, elle sait toucher le cœur des enfants, petits et grands.

NCI