Y a-t-il encore des canulons, de Bernard BILLOT Sep04

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Y a-t-il encore des canulons, de Bernard BILLOT

Y a-t-il encore des canulons, de Bernard BILLOT
Présentation par Nicole CHARDON-ISCH
Comme le dodo des îles Mascareignes, ou la perle de Iékawé, le canulon est mythique ; le professeur, mû par une intuition, part à la conquête de son Graal, entraînant son fils dans l’aventure. Mais si le canulon existe, tout là-haut, perdu dans la Chaîne, serait-il sensé de le ramener à la connaissance de tous, de susciter la convoitise des savants et des braconniers, de provoquer le dérangement permanent par des touristes indélicats, et par là de provoquer la disparition irrémédiable de l’espèce ?
Quitte à se ridiculiser devant la société des savants, le professeur a pris sa décision.
Avec un art consommé, Bernard Billot nous conduit sur la piste du canulon et renouvelle une littérature de jeunesse haletante et poétique, consciente des valeurs écologiques. Et pour notre plus grand plaisir, il a lui-même illustré son roman, qui plaira aux jeunes et aux moins jeunes.
Canulon, vous avez dit canulon ?
Au public qui n’a pas encore lu le livre :
Qu’évoque pour vous le mot canulon ? (canule, cannelé, canard…)
A Bernard Billot :
– D’où vous est venu le nom canulon ? Le dictionnaire donne les participes présent et passé du verbe populaire canuler, embêter quelqu’un ; cela se dit-il en NC ? Cela peut-il signifier que le canulon est une cause de discorde familiale et scientifique ?
– Un mien copain, lorsque son fiston l’ennuyait, râlait : » Ce que tu peux être canulant ! ».
Lorsque le dit fiston faisait une bêtise il disait : » C’est pas moi c’est canulon ! »
Canulon pour un être mythique c’est un joli nom. Et puis ça sonne bien, non ?

– Comme le défenseur de grandes causes, le héros est souvent en butte à sa famille, qui ne le comprend pas ; mais vous avez su ménager le couple formé par le professeur et sa femme, au point de trouver un consensus ; elle bougonne et maugrée devant la passion de son mari, mais vous semblez à la fois favorable à la paix des ménages et vouloir faire entendre la voix de la femme : ce sont des valeurs importantes pour vous ?
– Il ne s’agit pas de consensus, il s’agit d’équilibre. Passion pour Monsieur qui oublie le temps, les autres pour y répondre. Mais Madame existe et rappelle parfois les limites.
Je voulais, pour Martin des parents sereins. Avec leurs qualités et leurs défauts mais sereins.

– On perçoit une certaine admiration de l’enfant envers son père, puits de science, ainsi que le respect de son épouse pour son intelligence ; n’est-ce pas votre auto-portrait ?
– Oh la la !!! Le Professeur Simon Wakhoua a des talents que je n’ai pas. En tant que héros il suscite l’admiration de Martin et de sa femme. En tant que héros il est parfait.
Lui, c’est un héros, un personnage de bouquin.

– Quelle image avez-vous voulu donner de la société des savants ? Ne sont-ils pas obtus, péremptoires et aveugles ?
– Certains, peut-être mériteraient ces qualificatifs. J’ai souvenance d’un médecin qui s’opposait aux avortements thérapeuthiques ( Malformations, trisomies ) pour, disait-il, avoir du matériel d’expérience..Le monstre ! Je crois que la vérification d’une hypothèse peut mener à des comportements inhumains. Dans le bouquin le professeur craint plus la stupidité et l’égoîsme des hommes que l’aveuglement des savants.

– N’est-il pas significatif que l’enfant accompagne son père dans sa recherche ? Quelles valeurs veut-il transmettre ?
– Faire un truc ensemble, simplement. J’aimais accompagner mes enfants en randonnée.
Ici il s’agit d’une expédition, une sorte de chasse au trésor. En un mot il s’agit d’aventure.
La pleine nature, l’isolement l’effort, un but commun, tout est réuni pour rapprocher le père et son fils. Bon moyen pour Simon de mieux connaître Martin et pour Martin, un moment privilégié pour mieux connaître son père.