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SILO HORS les murs, PAÏTA Lundi 28 septembre

Ecrivains, apprentis scripteurs se sont réunis ce lundi 28 septembre à la Médiathèque de Païta, avec la participation active de Manuella Ginestre, la responsable des lieux. Nicole Cannelle Isch était la modératrice, Eliane Jaquet et Jean-Marie Creugnet les auteurs invités. Peu de public, la pluie a freiné les élans, mais une grande qualité dans les échanges.
Eliane Jaquet s’est d’abord exprimée.
A l’exemple d’une artiste bretonne qui réalisa un recueil de textes et de tableaux, elle mûrit l’idée, pour sa huitième décennie, d’allier les textes, laissés par son père, à des souvenirs personnels en rapport avec ses peintures (circonstances de la photo ou du dessin, souvenirs de randonnées, visites de sites historiques, déambulations dans les vieux quartiers, croquis de maisons coloniales ou de monuments d’art.…)
Son propos est de faire à la fois oeuvre de témoignage, d’imagination de la vie d’antan, de clins-d’oeil à la vie d’aujourd’hui : ainsi l’ancien site minier de Tiebaghi, le musée de la ville, les cases sont mis en scène dans des genres littéraires variés (nouvelles, poèmes, réflexion, anecdotes du passé, histoire, fantaisie et fiction…)
Interrogées sur ses projets, Eliane enthousiaste lance un appel aux seniors :
« Je ne me sens pas la force de faire seule un second recueil du même genre ; il y a tant à faire encore ! J’invite les personnes intéressées à m’aider à recueillir et à inventer d’autres histoires que j’illustrerais. »
Jean-Marie Creugnet lui suggère aussi de se lancer dans l’illustration d’albums de jeunesse: « Il y a de la demande, illustrer des scènes mettant en valeur les personnages d’un récit serait intéressant. »

Jean-Marie CREUGNET, auteur entre autres d’une vingtaine de romans historiques édités sous le pseudonyme de Bob COOPER, a précisé son intention d’écrivain :
« J’écris des romans historiques soit en relatant la vie de personnages de l’époque, avec leurs noms réels, la carrière qu’ils ont menée, les cercles dans lesquels ils ont évolué. Soit, dans des romans fictionnels ancrés dans l’histoire de la France, de la Nouvelle-Calédonie et de la région Pacifique, en montrant toutes les possibilités de l’âme humaine. »
Ainsi quatre de ses romans, emblématiques, ont servi de supports aux échanges et la présence amicale de Bernard de la Vega, également auteur de romans historiques et de Mireille Rolly, apprentie-scripteure à l’atelier d’écriture d’EEO ont favorisé les questions et la pertinence des réponses.
  • La liberté est le thème du roman En Cavale. Otto, héros sympathique et doué est injustement envoyé au bagne de Nouvelle -Calédonie au XIXème siècle. Son périple est raconté, de sa naissance à son retour probable en France. Devenu Tako, grâce à ses compétences d’ingénieur-mécanicien, puis Jacques Théry, jardinier, il se faufile dans le paysage et échappe aux gardes. Ces identités progressivement endossées fonctionnent comme des moteurs romanesques et font avancer l’action.
  • Errata 1901 se passe dans le Nouméa du début du XXème siècle. C’est une fresque sociale, urbaine, vue à travers les errances de Ruby, jeune fille naïve aux prises avec un séducteur sans scrupules. Les dessous de l’ascension sociale sont disséqués et une incursion dans les maisons bourgeoises et les sphères du pouvoir montrent une ville en plein essor.
  • Le roman Carlo déploie le destin inouï d’un jeune homme, né avec un jumeau contrasté en tout, dont l’épopée et le parcours ascensionnel vont se dérouler dans les sphères du pouvoir et de la finance ; doué de plusieurs vies comme les chats, il va voyager, échapper à nombre de naufrages, se fiancer… Mais un grave accident survient, et l’intervention de son jumeau s’impose comme une nécessité…
  • Félonie  c’est le surnom de la veuve Fournier- est un beau roman qui juxtapose plusieurs points de vue et se veut une relecture objective de l’histoire : le grand chef Ataï mène l’insurrection de 1878 dans la région de La Foa, contre les colons et militaires français. L’armée se sert des féroces guerriers Canalas et  de traîtres infiltrés. Quel rôle a donc joué la veuve de l’officier Fournier, conspuée par les uns, louée par les autres, pour avoir noué une relation amicale et platonique avec Antoine, le vaillant et cultivé chef Ataï ?
Le développement selon lequel le fils d’Ataï serait revenu à Nouméa demander justice à la veuve Fournier n’est-il qu’une fiction ? « Assurément, répond Jean-Marie. « Il m’a paru nécessaire de donner une suite et de permettre aux protagonistes de s’expliquer après la décollation du chef Ataï ; la veuve Fournier, qui a gardé toute sa vie le remords d’avoir peut-être contribué à la capture de son ami, devait être réhabilitée, en tout cas je devais lui donner l’occasion de s’expliquer. Cette partie est fictionnelle. »