Maloya, la chronique de Frédéric Ohlen Sep29

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Maloya, la chronique de Frédéric Ohlen

« MALOYA », UNE SAGESSE VENUE DE LA MER…

« Maloya », un conte pour les enfants – et même pour les plus grands… –
signé Manuel Touraille (texte) et Lydie Gardet (illustrations),
vient de sortir aux Éditions l’Herbier de Feu.

« MALOYA »

Au départ projet de spectacle vivant, salué par le prix Émergences au Centre culturel Tjibaou, Maloya est un livre jeunesse, pirogue de paroles pour partager un monde de légendes et sensibiliser les enfants d’Océanie aux grands défis d’aujourd’hui.
« Pour nous, écrivent les auteurs, l’action est toujours la sœur du rêve ! Si la littérature ne conduit pas au partage et à la rencontre, elle n’a aucun sens. C’est pourquoi nous avons conçu un projet qui mêle l’écriture aux arts vivants, l’aventure du langage à l’espace scénique, le Dream Time océanien aux univers plastiques. Comme vous, nous sommes convaincus, en outre, rajoutent-ils, qu’il nous faut mieux agir et mieux éduquer pour protéger notre biotope, enjeu majeur d’une croissance humaine et durable. Maloya, création contemporaine inspirée d’une histoire millénaire, peut contribuer à cette prise de conscience. »
Maloya c’est d’abord un texte inédit signé Manuel Touraille. Dans ce conte illustré par Lydie Gardet, se côtoient différents récits de la création du monde inspirées des civilisations papoue, maorie, kanak, aborigène, ou des îles Gilbert…
L’histoire en deux mots : une poupée échappe à sa propriétaire lors d’une partie de pêche. Elle sombre dans l’océan, y fait des rencontres, toute une série d’animaux-totems qui lui racontent comment le monde est né. Évidemment, à chacun sa version. Maloya, bercée à la fois par les flux et reflux de ces histoires successives et par le mouvement de l’eau, d’où son nom, est retrouvée ensuite par un petit garçon à qui elle transmet cette sagesse héritée du voyage. Elle l’incitera à se libérer du poids du passé, de ses dissensions, de ces errances afin de mieux relever les défis d’aujourd’hui, celui de la pollution des eaux et de la raréfaction des espèces.
Jean-Pierre Léonardini, auteur et critique dramatique, a récemment déclaré : « On a hâte que Maloya prenne vie aussi sur scène. Il importe, en effet, que ce conte pensé avec tact, à la morale pudiquement implicite, touche vite ceux auxquels il est destiné, les enfants, qui ont toujours tout à apprendre dans l’étonnement qui leur est propre. » En attendant, quel parcours graphique ! Lydie Gardet offre ici à la chair des mythes océaniens un univers très loin du mièvre ou du convenu. Car nos enfants n’ont peur, nous le savons ni des monstres ni des rêves, et la poésie coule dans leur sang aussi naturellement que Maloya nage et voyage.
Frédéric Ohlen