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L’atelier d’écriture EEO reçoit Ismet KURTOVITCH

L’atelier d’écriture EEO reçoit Ismet KURTOVITCH

La visite de l’écrivain-historien Ismet KURTOVITCH au Dock socio-culturel de Païta a donné lieu à un échange nourri avec les scripteurs ; il a évoqué la genèse de sa passion pour l’écriture, ses genres littéraires privilégiés et a fourni des conseils d’écriture. La séance s’est enrichie de la présence de Jean Vanmai, écrivain et président de l’AENC et de sa femme Héléna, venus offrir des livres à notre association, pour les lauréats des concours organisés par EEO.

Ismet K. et l’écriture

J’ai toujours aimé écrire et je guettais les réactions de mon entourage qui lisaient mes écrits ; les échos étant favorables, j’ai écrit, il y a trente ans, Pastorale calédonienne, sur les événements, une double pièce éditée il y a deux ans chez EEO. Ue ehistoire d’amour contrariée, des cibistes qui relaient les Evénements…

J’ai mis plusieurs années à trouver le sujet ; il me fallait un prétexte social, de portée générale mais en même temps calédonien, qui parle à tout le monde : j’ai trouvé, c’est le recensement, thème qui rassemble. Et j’ai écrit Le Recensement, dans lequel les Calédoniens caldoches font face à un problème. Dans quelle mesure sont-ils proches des Européens ? Comment se positionner, s’identifier ?

Puis j’ai traité de l’absurdité du langage dans Le Bulletin météorologique.

  • « Voici le bulletin du jour »
  • « Oui mais, quel jour ? »

Puis dans le PUD (plan d’urbanisme) j’ai dénoncé avec humour des pratiques qui font que le paysan n’est plus libre de gérer sa terre. La notion de « zone » vient complexifier la relation entre la terre et l’homme.

Jojo est une histoire à la Coluche, qui pourrait être dite en cinq minutes, mais qui donne lieu à un développement. Comme toujours le prétexte est premier, on écrit ensuite, par exemple l’histoire de la boîte aux lettres. Le facteur cherche en vain la boîte aux lettres et dépose toujours  le courrier par terre, ce qui a le don de fâcher le paysan ; or la boîte aux lettres est bien là,  sur le manguier, mais le manguier a poussé depuis…

Ismet K et les genres littéraires

J’ai une préférence pour le genre théâtral : des mots simples, une alternance de points de vue, de l’humour, une situation générale calédonienne avec une portée universelle. La chute est primordiale : je réserve toujours un élément de surprise à la fin de mes pièces.

 

Actualité

La mairie de Nouméa va jouer mardi 3 mars mes Nouvelles comédies broussardes au théâtre de poche ; il y aura deux séances, gratuites, pour inaugurer la saison du Centre des arts. Cela se fera en cinq tableaux.

« Pour lancer sa saison 2020, le centre d’Art de la Ville de Nouméa offre au public deux représentations d’un spectacle humoristique, « Les nouvelles comédies broussardes » par la compagnie Les Incompressibles, le 3 mars à 18h30 et 20h.
Sous la plume mordante d’Ismet Kurtovitch, des hommes et des femmes de Nouméa et de brousse nous livrent en cinq tableaux des situations cocasses et absurdes de la vie quotidienne, faites de tous ces petits riens qui nous font rire ou nous émeuvent …

Avec : Lucie Dorio, Sam Kagy, Gaël Chevrier, Stéphane Piochaud, Jean-Paul Smadja, et la participation exceptionnelle de l’auteur. »(site de la mairie de Nouméa, Centre d’Art)

 

Conseils de l’écrivain aux scripteurs

Ismet K. a apprécié les questions de Sasha, qui rédige des histoires et des nouvelles sur la femme en général, sur la jeune femme kanak des années 80-86, son évolution, sa culture mais aussi sur la façon dont les Européens se représentent les Kanak ; les échanges avec Fabienne qui écrit et fait de la mise en scène ; le témoignage de Jean et d’Héléna, venus les encourager et offrir des livres. Les compétences des uns et des autres sont valorisées et l’on apprend à se connaître. Les idées fusent, enrichissantes et constructives.

Le théâtre, c’est la concision, dit Ismet. Il faut faire bref, ce n’est pas de la narration. Je vous recommande de chercher des situations comiques, comme dans l’émission « coup de gueule » ! Il y a des pépites, des situations théâtrales, des portraits typés ! C’est de la radio-réalité, une tribune, la mise en scène de soi, tout cela est porteur, peut entraîner l’écriture de comédies satiriques sociales.