Joël PAUL à l’atelier d’écriture de Païta
Joël PAUL à l’atelier d’écriture de Païta
Samedi 25 juillet, jour de marché ; nous faufilant dans l’espace central entre artisanat, fruits, légumes et plantes, nous allons rejoindre Joël en salle 1. Le photographe Jules Hmaloko est de la partie et nous prend aimablement dans le viseur de son appareil ; qu’il en soit remercié !
Des éléments sont fournis sur les caractéristiques du genre policier et ses déclinaisons. Ensuite Joël nous explique la genèse de son denier livre, édité chez Ecrire en Océanie : Le Chaudron de Nick.
Cette nouvelle est un condensé d’une œuvre plus vaste, un roman amorcé il y a plusieurs années, sur la mine, les industries métallurgiques ; c’était un roman à charge contre ceux qui polluent et pillent le monde. « Mais par crainte de représailles possibles – il était difficile de ne pas citer les grands groupes – et parce que c’était potentiellement dangereux, j’ai renoncé ». La SLN est évoquée, Vale est mis en cause. L’idée d’un complot de la mafia asiatique est née lors de la crise économique de 2007-2008 : les opérateurs miniers se sont enrichis lors d’une scandaleuse spéculation, les requins de la finance ont fait de juteuses affaires à cette occasion. La mafia en profite, redistribue les cartes, causant le surendettement des familles américaines de classe moyenne et leur expropriation.
« Cette nouvelle tombe à point nommé en 2020, en pleine crise du COVID 19 ! Les Chinois là encore en sont à l’origine, ce qui entraîne une nouvelle crise financière, un bouleversement mondial et une redistribution des cartes ! »
« Mon inspiration se fait par à-coups. En plaçant mon enquêteur dans un hôtel de New-York, je fais des recherches avec Google Map ; et là je tombe sur l’image d’un vitrail représentant le chaudron de l’enfer (une loupe avec un chaudron pour brûler les mécréants). Ce vitrail, prémonitoire, l’effraie. Je tenais là un élément important de ma conclusion ! Ce monde de l’industrie lourde, où des gens meurent à cause des convoitises de quelques-uns, me fascine »
« Pour ce qui est du titre, il évoque une légende nordique où les gnomes, infiltrant les mines de cuivre, effraient les humains ; Kuppfernickel est le nom donné tant au minerai qu’au nain, dont le nom est abrégé en Nick. »
Œuvres notables de Joël
- Les Moustaches de Tigre, roman documentaire sur la guerre d’Indochine
- La Balade du petit tricot, conte
- Les visiteurs du château Hagen, compte-rendu romancé de la pratique de guide de l’écrivain
- Coup de soleil sur le caillou, nouvelles
- Le Silure des Davenport
- Lénine est mort dans la région des Grands Lacs, roman sur l’Afrique congolaise coloniale et le massacre de séminaristes (à paraître)
Des supports pédagogiques sur trois de soeuvres de Joël PAUL sont disponibles dans Littératures de Nouvelle-Calédonie, Tomes 1 et 2, N. Chardon-Isch, Ecrire en Océanie ; une proposition d’étude des œuvres suivantes de Joël y est faite :
Mes nuits avec Roymata, éditions Paterna paternis
Le Calédonien, L’Harmattan
Le Chaudron de Nick, Ecrire en Océanie
Cannelle, 26-7-2020