Jean Vanmai reçoit le prix Arembo 2017 Mar13

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Jean Vanmai reçoit le prix Arembo 2017

Discours AREMBO 2017

Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Ayons ce rêve de donner à notre littérature ses lettres de noblesse.
Il est temps d’accorder le Prix Arembo 2017 décerné par les éditions Noir au Blanc, Ecrire en Océanie et Humanis.

Je reprendrai cette phrase d’Aragon qui deviendra certainement la maxime du prix AREMBO : « La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage. ».

Nous decernons ce soir le prix Arembo 2017 à un écrivain résidant en Océanie, écrivant en français, notamment pour sa contribution au développement culturel de son pays ainsi que pour sa capacité à livrer un témoignage sur son époque.

Grand témoin de l’histoire de la Nouvelle–Calédonie, chantre de sa communauté, actif, disponible, engagé, facétieux souvent, il est aussi un homme d’affaires prospère, un élu du Congrès de la Nouvelle-Calédonie de 1988 à 1995, un membre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, de la Société des gens de lettres, de l’Association des écrivains de langue française et past–president de l’Association des Écrivains de la Nouvelle-Calédonie,
J’ai nommé JEAN VANMAI.

Quelques mots sur l’œuvre de Jean Vanmai qui débute par un livre exceptionnel devenu LA référence de l’implantation de la communauté vietnamienne dans notre pays : Chan Dang, récit historique édité en 1980, qui raconte sur fond de généalogie familiale l’histoire des travailleurs sous contrat employés sur les mines calédoniennes dans des conditions particulièrement dures.
Le succès est au rendez-vous.
Premier à faire entrer l’histoire de sa communauté dans la littérature de la Nouvelle-Calédonie, Jean Vanmai reçoit le Prix Asie et décide d’écrire la suite. Ce sera Le fils de Chan Dang en 1983.
Suit en 1988 Nouméa-Guadalcanal, un roman qui se déroule sur fond de Guerre du Pacifique.
C’est en 1998 que paraitra la trilogie Pilou-Pilou aux noms évocateurs : Chapeaux de paille, l’île de l’oubli et la ville aux mille collines, où se cotoient colons, bagnards et rebelles, tous personnages issus de la population multiethnique de la Nouvelle-Calédonie : une population dont Jean Vanmai entend témoigner de la volonté du vivre ensemble.
Suivent des essais, des colloques, des témoignages, des émissions, des publications dans des ouvrages collectifs… assez pour qu’il soit impossible de tout dire ici.
Et parce qu’il ne faut pas être trop sérieux finalement, Jean Vanmai s’autorise l’écriture romanesque, en témoignent : J’aimais trop l’argent et Kidnapping à Istambul qui dévoilent une volonté de ne pas se cantonner dans un genre ni dans un lieu. Une récréation, en quelque sorte dans une œuvre grave et documentée.

Je terminerai par cette phrase d’Alexandre Rosada parue dans Karactères, je cite : Jean Vanmai, C’est cette écriture du Moi transformé en écriture du Nous. Bien vu Alexandre !
Merci Jean de nous donner tant et tant.

J’appelle sous vos applaudissements l’un des écrivains les plus remarquables de notre pays Jean Van Mai.

J’appelle également Jean–Marie Creugnet, prix Arembo 2015 et passeur de relais afin qu’il remette le trophée 2017 au lauréat.