Histoires de la Tamoa de Nicole Isch, chronique de Frédéric Ohlen Juil07

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Histoires de la Tamoa de Nicole Isch, chronique de Frédéric Ohlen

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Couv Tamoa« Histoires de la Tamoa », Nicole Chardon-Isch
(éditions L’Harmattan)

Professeure de Lettres classiques et docteure en linguistique, Nicole Chardon-Isch enseigne le latin et anime un atelier d’écriture au Dock socioculturel de Païta. Née à la Martinique, l’auteure avait déjà signé, en 2004, un premier roman : « Épopée de la source Didier ». Elle publie aujourd’hui un recueil de dix-neuf nouvelles : « Histoires de la Tamoa », chez L’Harmattan, dans la collection Portes océanes que dirige Frédéric Angleviel.

Enfants délaissés ou adoptés, animaux chassés ou martyrisés, violences routières, homophobie, tapage nocturne, adultère, solitude et folie, famille trop lointaine, addictions au jeu, à l’alcool, meurtres domestiques et j’en passe… À la lecture de ces thématiques, l’on ne saurait dire que cette écrivaine fasse dans le facile ou le mièvre. Nicole Isch, tout en conservant sa bonhomie, son sens inné de la Justice, n’épargne guère cette terre qu’elle aime. Elle sait ce que dissimulent souvent les fleurs ou les décors de cartes postales.

Et cependant, on est parfois assez désarçonné. D’abord par l’extrême brièveté des histoires. Certaines ne font pas plus de deux pages et se révèlent plus proches de la « short story » que de la nouvelle. Et si la toponymie générale est respectée, certains détails nous alertent : ainsi, la présence de pigeons en ville ou d’une rivière à la vallée du Tir… Qu’importe, au fond, puisque l’auteure est libre, absolument libre d’agencer à sa guise son propre espace-temps.

Néanmoins, il s’agit bien ici de notre histoire, je vous l’assure, avec
ses colons Feillet, ses mariages mixtes, ses GI bons enfants, ses squatters pleins de rêves, ses broussards misérables, ses collégiens brisés… Et ce serait là une bien triste liste, s’il n’y avait le regard toujours émerveillé de l’auteure, son désir de rassembler, de tenir à distance toutes les vilenies, pour ne retenir, en toute chose et en tout être, que la Lumière.

Frédéric Ohlen,
© juillet 2016.

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