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En cavale de Bob Cooper vu par D. Marinet-Carrier

EN CAVALE

paraît- il de J.Creugnet

Le livre entre les mains ,ma lecture s’est vite faufilée entre les pages du roman de Bob Cooper. Un roman réaliste et où la petite histoire de la société calédonienne y apparaît par strates successives, du plus bas du bagne jusqu’au haut des « grandes » familles de colons, mettant l’ile elle même au rang de personnage principal .
Le narrateur,« Tako » sert d’alibi personnifié au fil conducteur d’un texte reposant sur une succession d’actions à rebondissements. Un zorro de la coloniale en quelque sorte aussi qui réglerait finement ses comptes à chacun, et redistribuerait le jeu des cartes pour le rendre plus juste chaque fois qu’il le peut… .

Dans ce texte à l’écriture concrète,énergique et précise , je qualifierai le style de masculin, les actions, les rebondissements de l’histoire d’une mésaventure de départ pour un homme doué et malin, occupant presque toute la place, par rapport à celle des ressorts psychologiques pourtant notés finement .Mais toutes les musiques de mots évoquant la terre calédonienne y montent parallèlement pour en chanter visuellement ses talents et sa beauté. La connaissance de la faune et de la flore, distillée dans les descriptions rapides tiennent leur rôle pédagogique dans ce précis d’histoire générale calédonienne qui ne dit pas son nom.

‘ En Cavale’ titille tout du long de ses pages notre curiosité parce que vraisemblable en tous points . Récit Instructif pour des générations qui ne connaîtraient qu’approximativement l’histoire du début de la colonisation. La place et le rôle de chaque ethnie dans l’élaboration d’un vivre ensemble qui vient de loin ,y rappelle mine de rien la légitimité de chacun dans des origines familiales d’arrivée’ à la Nouvelle’ le plus souvent difficiles. l’année 2018 y serait elle pour quelque chose ?

Bien sûr que le filet vert qui court sur la couverture du livre annonce à lui seul une fin positive pour le final . Le vert n’est il pas la couleur de l’espérance, ? Tout comme le droit à filer après un feu rouge dans nos agglomérations…La ténacité du personnage, sa volonté de rétablir la justice de sa situation en y mettant le temps avec une intelligence fine , aiguisée à l’expérience déjà vécue,constitue le vrai personnage moral du livre , celui qui transcende toutes les petites histoires représentatives, voire les symboles de la société de l’époque dépeinte ici.

Et si mon commentaire n’est pas assez incitatif encore pour tenter un lecteur, je mettrai quand même « en cavale » de Bob cooper ou j Creugnet, allez savoir, dans le panier des livres locaux à lire et à discuter entre copines….

Dominique Marinet- Carrier