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ATAÏ et MOI de Claudine Jacques

ATAÏ et MOI

Une jeune femme entre dans une salle vide (ou presque) du musée de Nouméa (ou d’ailleurs). Il y a juste un rai de lumière. Elle cherche l’interrupteur. Dehors, on entend des bruits divers. C’est une manifestation. Elle trouve l’interrupteur, allume, se retourne, elle voit un socle recouvert d’un drap. Elle s’approche, par curiosité elle enlève le drap puis hurle en voyant le masque sur le socle et se colle au mur.

MOI :
– Qu’est-ce que c’est ? Un monstre ! Une gargouille… Non, une tête. Une drôle de tête sur un socle. Cette tête est d’une laideur effrayante. Comment peuvent-ils exposer de telles horreurs. À moins qu’ils ne tentent de la cacher dans cette salle vide. C’est répugnant.
(MOI s’approche, rassurée, elle parle au masque)
– Ce n’est qu’un masque. (Elle souffle). Bon sang, quelle frayeur !

ATAÏ : qui semble se réveiller. Aparté.
– Un souffle dans mes narines, sur mes yeux, sur mon front. Un souffle de vie.

MOI :
− Une tête au milieu de rien. Des yeux morts qui m’épie.

ATAÏ : Aparté
– Mes paupières frémissent et se lèvent. Ah, voilà la lumière !

MOI :
− Un genre de spectre à l’allure meurtrière.

ATAÏ : Aparté
– J’étais dans la forêt d’oubli, dans la nuit des banians.

MOI :
− C’était peut-être un arbre. Quelque chose de grand…

ATAÏ : Aparté
– Le sang danse à mes tempes le pilou des naissances.

MOI :
− … un colosse qui s’essaye…

ATAÏ : Aparté
– Je suis sans résistance