Abdellatif Laâbi Juin26

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Abdellatif Laâbi

« Ai-je jamais écrit avec autre chose que ma vie ? »

Abdellatif Laâbi, « présumé né en 1942 ».
Une boutade ? Même pas. Une date de naissance au jugé, quand les autorités du protectorat se décident à généraliser l’état civil au Maroc.
Un flou qui sied à un homme qui s’insurge contre les étiquettes.

Va pour 1942.

Au commencement, Fès, donc. « Les ruelles et les cimetières. » Ville-labyrinthe où les enfants se frottent à la vie, cimetières où l’on joue au football pieds nus pour ne pas abîmer ses chaussures. Les ruelles, domaine du travail humble et patient des artisans ; de Driss, le père, artisan sellier.

« L’artisan obscur

dans l’échoppe obscure

dans le pays obscur

Picasso du silence »

Et Ghita, la mère aux yeux verts, en révolte permanente contre sa condition, féministe avant l’heure et sans le savoir.
Il fera d’elle l’héroïne de son roman Le Fond de la jarre.
Entrée à l’école franco-musulmane. Il découvre pêle-mêle la lecture, la langue française, la condition de petit colonisé. Au sortir de l’école, sur les placettes où les conteurs l’ouvrent au territoire de l’imaginaire, il contemple les paysages urbains et humains, y forge sa sensibilité. A l’indépendance, en 1956, il a quatorze ans.

Il écrit déjà. Qu’est-ce qui lui a insufflé « le mal d’écrire » ? « Mon premier choc fut la découverte de l’œuvre de Dostoïevski. Je découvrais avec lui que la vie est un appel intérieur et un regard de compassion jeté sur le monde des hommes. »

La suite sur : http://www.laabi.net