Serge Diantantu, interview de Nicole Isch

Serge DIANTANTU
NI : Comment vous sentez-vous en NC ?
La Nouvelle Calédonie provoque en moi une répétition des lectures de l’histoire ; j’ai une pensée pour les ancêtres qui ont vécu des situations différentes ; nous avons bénéficié de leur travail, de leurs souffrances. Ces paysages qui aujourd’hui nous inspirent portent leurs traces.

NI : A quoi est dû le succès de l’album La Petite Djily ?
J’ai fait cet album en jouant avec des enfants, puis mon imagination a pris le relais ; tous les enfants n’ont pas la même vie et en Afrique il est fréquent qu’ils soient élevés par la deuxième ou troisième épouse de leur père. Planche après planche j’ai voulu montrer la rupture de l’harmonie, en l’absence du père. La petite Djily est le souffre-douleur d’une belle-mère jalouse et sotte. Le point de départ, africain, aboutit à l’universalité de la situation. Le succès de la BD est aussi dû au fait qu’une association de lutte contre la maltraitance des enfants a été alertée et a pris le relais. Dans le même esprit j’ai réalisé une BD sur les ravages du SIDA, à Papeete.