Tags

Related Posts

Share This

Ne pas perdre le nord…

Ne pas perdre le Nord

Aux quatre coins du monde, dit-on, peut-être en réminiscence des temps où la Terre était plate, et même carrée, avant de devenir ronde, ou, comme en nos temps incertains, cabossée de partout par ses occupants.
Certains vont même aux quatre coins de l’hexagone, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde ni même de n’importe qui, finalement, sauf peut-être de nous autres, anciens gaulois, vieux francs et nouveaux euro…péens, à qui, c’est un petit corse teigneux qui l’ a dit, rien n’est impossible…Quoi que… mais c’est une autre histoire !
Ces quatre coins, qu’on dit cardinaux bien qu’aucun d’entre eux ne fut jamais ecclésiastique, sont nommés en francophonie Nord, Sud, Est et Ouest, ou Nordo, Sudo, Oriento et Okcidento en internacia lingvo. Et même, dans le sabir des grands bretons, North, South, East et West.
Chez les grecs ils s’appelaient Borée, Notus, Eurus et Zéphyr, noms des quatre vents fils d’Eole et d’Aurore, devenus chez les romains Aquilon, Vulturnus, Auster et Favonius. Les chinois, plus matérialistes, ont mit une Tortue au Nord, un Phoenix au Sud, un Dragon à l’Est et un Tigre Blanc à l’Ouest.
Pendant ce temps, dans les brumes Nordiques les vieux germains et vikings, poétiques en diable, ont fait naître quatre nains gigantesques (ce n’est pas contradictoire c’est mythologiquement nordique…) des vers qui tombaient du crâne d’Ymir zigouillé par Odin et ses frères au cours d’une joyeuse étripade dans les profondeurs de l’Asgard, sous le Frêne du Monde.
Ils les ont nommés Nordi, Sudi, Austri et Westri et les ont chargés de soutenir la voute céleste.
Cette affectation est d’une logique implacable, puisque le crâne d’Ymir, dont ils sont plus ou moins directement issus, servit, au début des temps, à former les cieux, tandis que son sang formait la mer, son corps la terre, ses os les montagnes, et ses cheveux les arbres, Odin créa le temps avec son cerveau.

Quand on assassine les gens, il faut bien que cela serve à quelque chose ! Peut-on rechercher là l’origine de cet art d’accommoder les restes si cher à nos nutritionnistes ? …

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme a dit un jour l’éminent Lavoisier, reprenant l’universel nihil novi sub sole de notre cher ami Ecclésiaste.

Pierre Humbert