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Langue de bois de Pierre Humbert

Ce que l’on conçoit bien …

Depuis bien des lunes, dans les milieux dits autorisés, et bien sûr, dans les autres aussi, on utilise la locution «  langue de bois  » pour désigner la façon de parler pour ne rien dire en faisant croire (et peut-être en Se faisant croire) que l’orateur sait de quoi il parle, ou qu’il annonce une pharamineuse promesse.
Dénommée en rigolant xyloglossie, cette manière de s’exprimer se distingue de l’amphigouri ou du phébus en ce qu’elle n’a pas volontairement de but burlesque, et s’en rapproche en ce qu’elle est volontairement obscure, voire inintelligible.
Quoi que !
En effet, rien n’empêche de supposer que le xyloglosse tient volontairement des propos galimatiesquement obscurs ( ou le contraire, évidemment), soit pour induire en erreur ses auditeurs, soit pour laisser libre cours à leur imagination et par suite, à leurs espérances.
Tant il est vrai que les promesses, même sans tenue, font rèver …
Le discours devient alors, en une sorte de corollaire, involontairement burlesque, voire ubuesque ou éventuellement, les jours fastes, kafkaïen.
Née vers 1970, la langue de bois, en raison de la longue, très (trop ?) longue durée des « carrières » des politiciens, bénéficie d’un bail emphytéotique accordé inconsciemment (dans tous les sens du terme) par les électeurs à ses locuteurs.
Et, le dit bail allant de 18 à 99 ans chez nous et jusquà 999 ans en d’autres lieux tout aussi… évolués, le bon sens des discours des Lumières ou des vieux grecs n’est pas près de revenir enchanter nos oreilles.
C’est peut-être ce qu’on nomme le progrès.
Mon propos n’est pas clair ? Bon d’accord, il peut paraître un peu « boisé », mais pas trop quand même.
Vous en voulez la preuve ? C’est simple : j’ai tout compris !