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En un mot, comme en cent de Pierre Humbert

En un mot comme en cent

Hier soir, j’ai joué au scrabble. Sur internet. Ce qui est bien pratique, et qui permet de mettre les joueurs en contact avec des gens gentils, sympa, érudits, curieux, naïfs, et tout et tout.
Depuis quelques jours, je suis entré dans ce que de savants économistes pourraient peut-être nommer une période de récession, des astrologues une période néfaste, et mon petit fils un manque de bol persistant.
Enfin, là, je ne suis pas sur que c’est l’expression exacte qu’il emploierait.
Hors donc, pour tout dire (j’allais écrire en deux mots, mais ce serait saugrenu, le but de ce blog étant justement de dire peu en beaucoup de mots …) pour tout dire, je perds lamentablement (en trois mots, finalement… ).
Est-ce dû a un exode massif des quelques neurones qui me restent vers des cortex plus accueillants, est-ce dû à la malchance, ce qui m’étonnerait car mon horoscope me prédit plus tôt une période faste. Et généralement, il ne se trompe pas. Sauf une fois ou j’ai appris que je mourrais avant trente ans. Comme j’avais vingt neuf ans et demi, ça m’a quand même un peu inquiété, mais comme ça fait plus de quarante ans, je me dis qu’il a dû se produire un petit dysfonctionnement, ce qui, somme toute, confirme la règle.
Non ? Ah bon !
Donc, hier soir, j‘ai joué au scrabble. Et comme j’ai la chance insigne de vivre sur cette île de Lumière, là bas, au fond, en bas à droite du Pacifique, presque en paix (presque seulement, ma béatitude étant parfois troublée par les bruits étranges qui me parviennent du monde extérieur) j’ai choisi comme pseudonyme le mot Kanak, en l’honneur des gens du pays.
Je jouais donc avec un dénommé toto38, quand Dame Fortune s’est penchée sur mon jeu et m’a attribué deux scrabbles de suite, ce qui, vous en conviendrez, ne pouvait que me combler d’aise.
D’autant plus qu’ils me donnaient une victoire, ce joli résultat dont j’avais perdu la saveur.
Apparemment, ce ne fut pas le cas de mon partenaire, qui devint ipso facto mon adversaire, et qui exprima son ire en me disant « Sa triche « (sic). Bien sûr, je fus un tantinet surpris, d’autant plus que je n’ai pas encore compris comment il est possible de tricher à ce jeu, sur internet. Il y a probablement un moyen, mais je suis retraité, moi, et je n’ai pas de temps à perdre à le chercher.
J’ai donc dit – enfin écrit – que je ne trichais pas et que ce n’était pas gentil de m’accuser ainsi.
Mes yeux ont failli tomber sur mon clavier quand j’ai lu la réponse de ce brave toto38 qui démontra ainsi sa grande intelligence, son sens du ridicule, et l’amour qu’il porte au genre humain.
Jugez-en :  » Ta gueule et joue, kanak, sale negro, esclave  »
Le monde est rempli de gens surprenants, délicats, aimants et pleins de délicatesse.
Nous vivons une époque formidable.
Et aussi de sombres crétins racistes et mal embouchés .
Ps: Sic vient de sic transit gloria mundi ( ainsi passe la gloire du monde ).
Vous direz ce que vous voudrez, mais les vieux latins avaient de l’humour …
Nous vivons une époque formidable.