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Ambiance évolutive de Pierre Humbert

Ambiance évolutive

En principe, nous évoluons, c’est à dire que nous devrions devenir meilleurs.
En principe…
Car, depuis quelques temps, être différent de celui qui tient le bâton est devenu dangereux !
Ici, il vaut mieux être « caucasien », comme on dit en Amérique pour désigner un être de « race blanche », là, il vaut mieux être « afro américain », comme on dit dans le même pays pour désigner un être de « race noire », ailleurs, il faut être barbu et enturbanné, ailleurs encore, il ne faut surtout pas être seulement un poil différent de la majorité.
Et un peu partout, il est préférable d’être national (français, ou allemand, ou grec, ou turc ou tupi guarani voire tagalog et cetera ), blanc (ou noir, ou entre les deux,) catholique (latin, ou orthodoxe ou copte voire maronite), ou musulman (soufiste ou sunnite ou chiite), être anti ou pro nucléaire selon l’endroit, regarder (et apprécier) la télé réalité et ces aussi sublimes que mélodramatiques « télénovelas ».
Etre mince, grand (e), manger cinq fruits et légumes par jour (mais cette exigence est seulement pour ceux qui ont la possibilité d’avoir des fruits ou des légumes, bien entendu) .
Et surtout, partout, croire aux promesses des « grands » tout en votant dans le bon sens, quand évidemment on a le droit de voter.
Mais, on peut s’être accroché aux grilles des cours d’Assises qui jugeaient les « faiseuses d’anges » en exigeant leur mise mort immédiate, avoir ricané en applaudissant des « héros » tondant des jeunes femmes qui n’avaient fait qu’aimer, et faire à midi, avec la certitude d’avoir raison, ce qu’on disait criminel à onze heures.
On peut changer d’avis suivant l’orateur, brûler ce qu’on a adoré et regretter aussitôt de l’avoir fait, voter à gauche, à droite ou aux extrêmes avec l’inconstante constance qui constitue ce qu’on appelle faire de la politique.
Ce qui fait que le misérable qui se contente de ce qu’il est, de ce qu’il a et qui ne demande qu’à vivre en paix est, un peu partout, considéré comme original, voire marginal, donc différent, donc dangereux, limite terroriste, et on (vous savez, bien sûr qui est « on »…) le regarde avec une condescendance un tantinet méprisante, teintée d’une méfiance prudente.
Il faut, pour être « in » (dedans?) parler l’anglais, voire le globisch ( assemblage saugrenu de divers galimatias) que personne ne comprend et que quelques BoBos (adolescents attardés qui doivent en effet avoir bobo à la tête…) utilisent bien souvent sans en comprendre un traître mot .
Ils se rassurent peut-être ainsi, en ayant l’air de faire partie de quelque chose, et donc de peut-être être quelqu’un ?
Nous sommes loin de l’idée originelle de cette chronique.
Mais, finalement c’est peut-être ça, l’Humanité.
Quoi que, aurait dit le Grand Raymond.

Pierre Humbert