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JEAN-MARC TERA’ITUATINI PAMBRUN

Parcours d’un Écrivain, anthropologue et artiste polynésien : Jean-Marc Tera’ituatini PAMBRUN
Voici tout juste un an, la Polynésie perdait un de ses écrivains, anthropologues et artistes les plus controvorsés de sa génération :  C’est un homme très engagé pour la cause maohi qui demeure jusqu’à sa mort le principal moteur de son oeuvre. Polyvalent, il évolue dans différents domaines et créé lui-même PUNA HONU, sa propre maison d’édition. Celle-ci se tiendra parmi les autres à l’espace OUTRE.MER OCEANIE pour l’édition 2012 du SALON DU LIVRE à PARIS, PORTE DE VERSAILLES du vendredi 16 au lundi 19 mars 2012.

Avec un père engagé dans le renouveau culturel polynésien des années soixante et une mère férue de civilisations anciennes, on ne pouvait attendre moins de Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun qu’une rapide et durable prise de conscience politique et culturelle.
Si c’est à Paris, alors qu’il est étudiant en ethnologie (1975-1979), que se fait jour cette conscientisation, on peut affirmer qu’un bon quart de siècle plus tard, il est devenu à la fois un homo politikos, dans le sens grec de l’engagement permanent par ses actes, et un des intellectuels polynésiens les plus controversés de sa génération. Et ce, en raison de ses idées d’inspiration marxiste sur les effets du colonialisme en Polynésie française qui commencèrent de poindre en côtoyant le sociologue Saül Karsz, dont il fut l’élève et l’ami, mais aussi en raison de ses conceptions libertaires en faveur de la rénovation de la société polynésienne. Très tôt, il apprendra donc à jongler avec les mots et leur sens, ce qui lui conférera un statut d’auteur créatif et dérangeant.
Alors qu’il est président (1976-1978) de l’Association des étudiants tahitiens de Paris, surviennent à Tahiti les attentats anticolonialistes (1977) et la mutinerie du centre pénitencier de Nu’utania (1978). En rupture à l’égard de ces événements avec le milieu estudiantin tahitien, il démissionne de ses fonctions et fonde le Comité Opuhara avec, pour objectif, de sensibiliser l’opinion aux conséquences du colonialisme en Polynésie française. C’est aussi le commencement de ses démêlés avec l’État et le Territoire autonomiste qui n’apprécient pas ses prises de position : il perd son statut de boursier universitaire. De cette période, sortit une brochure intitulée Tahiti : un mythe qui dure (1978). Tiré à 1000 exemplaires, cet ouvrage peut-être considéré comme la pierre angulaire de son engagement dans les luttes sociales, politiques et culturelles polynésiennes des années qui suivirent.
À son retour de métropole (1979), il est recruté par le Centre polynésien des sciences humaines (CPSH) du Musée de Tahiti et des Îles. Assistant conservateur, puis chercheur en ethnosociologie, il intègre le Département des traditions (1981) du Centre, dont il deviendra le directeur (1983-1992). Ces années seront fécondes, puisqu’il mettra en place plusieurs programmes de recherche relatifs au patrimoine ethnographique polynésien.
Scientifique actif, il s’engage très tôt dans le domaine de la recherche sur le territoire. Notamment en intervenant lors du Colloque national sur la recherche et la technologie (1981), puis au sein du Conseil de la recherche scientifique et technologique (1983-1987) et du Haut Comité territorial de la recherche (1988), sans oublier le Colloque « Bilan et perspectives de la recherche en sciences humaines en Polynésie française » (1992), dont il fut l’organisateur. C’est pour son dynamisme dans ce secteur d’activité que ses compétences sont sollicitées par le ministère de la Santé, de l’Environnement et de la Recherche scientifique en qualité de conseiller technique à la recherche (1988-1989). Parallèlement, il dispensera des cours d’ethnologie et de sociologie à l’Institut de formation des travailleurs sociaux (1982-1985; 1991-1993), à l’École territoriale d’infirmières (1984-1987), puis plus tard à l’Institut Mathilde Frébault (1994) et à l’Union des associations des handicapés de Polynésie française (1996). Au début des années quatre-vingt, son activité de chercheur se double aussi d’une expérience syndicale. Nommé secrétaire confédéral de la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie en 1984, il est membre du Forum des syndicats du Pacifique où il place le débat sur les questions de la souveraineté de la Polynésie française et de la lutte antinucléaire. Lors de la grande grève des établissements hôteliers, il fait partie de ceux qui négocieront la reprise du travail (1984).
Ses idéaux ne sont pas toujours appréciés de la classe dirigeante, au sein de laquelle il s’attire des inimitiés. À l’opposé, il bénéficie d’une cote de popularité dans l’opinion publique. Certains événements, dont il fut un des principaux artisans, sont significatifs quant à la nature des forces en présence. Ainsi, pour l’essentiel, alors qu’il est président de l’Association de protection de la nature Ia ora te natura (1991-1997), ses interventions médiatisées ne laissent pas la société civile indifférente. Rapporteur à la Charte de Développement pour le Progrès économique, social et culturel, il fustige, lors de son discours à l’Assemblée territoriale, les errements du gouvernement en l’incitant à mener une politique plus juste (1992). Membre fondateur de la section polynésienne de la Ligue des droits de l’homme (1992), il en démissionne pour devenir membre de la Ligue indépendante des droits de l’homme Hui Tiama et de l’ONG Hiti Tau (1992-1994). Membre d’honneur et porte-parole de l’Association des riverains Ia ora o Nuuroa, hostile à la construction de l’hôtel Méridien de Punaauia, il est suspendu de ses fonctions de directeur du Département des traditions pour ses prises de position dans ce conflit, puis limogé trois mois plus tard (1992).
Les sept années (1992-1997) qui suivent sont propices à l’écriture avec L’allégorie de la natte (1993) et Le Sale Petit Prince (1995), aux investigations journalistiques au sein de L’écho de Tahiti-nui (1993-1996), ainsi qu’à l’action écologiste avec Ia ora te natura. Il est également chef du Service de la culture de la mairie de Faaa (1996-1997), puis consultant en études d’impact socioculturel (1997).
Cependant, convaincu qu’il est possible de servir les intérêts de la population au-delà des clivages politiques, il sollicite de rencontrer le président du gouvernement du Territoire et est réintégré dans l’administration au titre de conseiller technique à la Présidence du gouvernement, chargé de la culture (1997-1998), puis de directeur de la Maison de la culture (1998-2000), dont il sera un des auteurs de sa réforme statutaire. Cette période mettra en valeur ses qualités de gestionnaire et d’homme de culture, le laissant initier une dynamique autour des trois pôles fondamentaux que sont l’art, l’imagination et la communication entre les individus. Il prend alors en charge l’organisation annuelle du Heiva i Tahiti, produit des documents audiovisuels, parmi lesquels figure le film Pour un soir à Vaiete (1999), dont il est l’auteur, découvre le théâtre en tant que metteur en scène et comédien. Il est également le concepteur du Festival 2000 des chants et danses traditionnels de Polynésie française. En mars 2000, il rend hommage à Henri Hiro , poète engagé et premier Polynésien ayant dirigé la Maison de la culture. En désaccord avec son ministre de tutelle, il est limogé un mois plus tard, mais revient dans l’administration en 2005 pour occuper le poste de directeur du Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha.
Au travers de ces différentes activités, ses capacités rédactionnelles sont souvent mises à contribution. Par exemple, au titre de fondateur et directeur de publication du bulletin de liaison intersyndical Solidarité (1984-1985); de co-maître d’œuvre des tomes 8 et 9 de l’Encyclopédie de la Polynésie, éditée par Christian Gleizal/Multipress (1984-1987); de directeur de publication de la Lettre d’information de l’Association pour le renouveau du service public (1992); de rédacteur des bulletins ‘Omore de l’USATP-FO (1995-1996) et Handicapés Horizon 2000 de l’UAH (1995); de journaliste et secrétaire de rédaction de l’hebdomadaire satyrique L’écho de Tahiti-nui (1993-1996); de directeur de publication du Mensuel d’informations sur la culture et les traditions Te Fare Tauhiti Nui (1998-2000).
Tandis que l’écrivain se révèle peu à peu, l’artiste l’a déjà précédé, surtout dans le dessin à l’encre de Chine où il excelle, exposant la première fois en France (1990), puis à Tahiti (1994, 1998). Ses dessins sont inspirés de songes et suggèrent une réflexion philosophique et spirituelle sur le sens à donner à nos actes. L’année 1998 affirme ses talents de créateur et d’artiste de la culture et des traditions du monde polynésien. Il écrit une série de poèmes (1998-2000) dans le mensuel Te Tauhiti Nui, adapte, met en scène et joue une pièce en tahitien Te a’amu o na maeha’a (1998) et publie La légende du Scolopendre de la Mer Sacrée (1998). Par la suite, il rédige des nouvelles et papiers dans Tahiti Pacifique magazine (2001-2002). Un article « Paroles tragiques de l’écrivain ma’ohi », paru dans le Dixit (2001), présente l’aboutissement de ses réflexions sur la littérature polynésienne.
Sans doute son engagement social a-t-il quelque peu ralenti une carrière d’auteur qu’on aurait voulu plus abondante. Mais en analysant son parcours, on comprend très vite que c’est justement à travers ses différentes prises de positions politiques, sociales ou culturelles qu’il faut rechercher l’écrivain qui sommeillait en lui.
Aujourd’hui, il se consacre entièrement à l’écriture et à l’expression graphique. La nuit des bouches bleues, une pièce de théâtre qu’il a écrite en vers octosyllabiques, a été créée 2002. Trois poèmes, C’est une terre ma’ohi…, Mon enfant… et L’Écorché ont été publiés en juillet 2002 et en 2004. En 2003, il a signé sous le nom de plume d’Etienne Ahuroa, une seconde œuvre théâtrale, Les parfums du silence. Pour cette pièce, l’auteur a remporté le Prix Fiction 2004 du Livre insulaire d’Ouessant. Enfin, en 2004, paraissait Huna-Secrets de famille, un recueil de nouvelles.. En 2003, il a signé sous le nom de plume d’Etienne Ahuroa, une seconde œuvre théâtrale, Les parfums du silence. Pour cette pièce, l’auteur a remporté le Prix Fiction 2004 du Livre insulaire d’Ouessant. En 2005, il publiait son premier roman Le Bambou Noir et en 2006, un poème mythique, La naissance de Havai’i.
C’est dans la littérature et l’art pictural que sa vision de la culture polynésienne trouve un espace d’expression privilégié. Par ses interventions, il tente sans cesse de renvoyer le regard occidental à son propre miroir afin d’amener chacun à reconnaître les valeurs intrinsèques aux Polynésiens. L’historien Hiti Teparii a dit de lui : « […] jamais […] Polynésien ne porta la réflexion jusqu’à la limite-transfuge entre le culturel et le cultuel ».

 

Avec un père engagé dans le renouveau culturel polynésien des années soixante et une mère férue de civilisations anciennes, on ne pouvait attendre moins de Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun qu’une rapide et durable prise de conscience politique et culturelle.
Si c’est à Paris, alors qu’il est étudiant en ethnologie (1975-1979), que se fait jour cette conscientisation, on peut affirmer qu’un bon quart de siècle plus tard, il est devenu à la fois un homo politikos, dans le sens grec de l’engagement permanent par ses actes, et un des intellectuels polynésiens les plus controversés de sa génération. Et ce, en raison de ses idées d’inspiration marxiste sur les effets du colonialisme en Polynésie française qui commencèrent de poindre en côtoyant le sociologue Saül Karsz, dont il fut l’élève et l’ami, mais aussi en raison de ses conceptions libertaires en faveur de la rénovation de la société polynésienne. Très tôt, il apprendra donc à jongler avec les mots et leur sens, ce qui lui conférera un statut d’auteur créatif et dérangeant.
Alors qu’il est président (1976-1978) de l’Association des étudiants tahitiens de Paris, surviennent à Tahiti les attentats anticolonialistes (1977) et la mutinerie du centre pénitencier de Nu’utania (1978). En rupture à l’égard de ces événements avec le milieu estudiantin tahitien, il démissionne de ses fonctions et fonde le Comité Opuhara avec, pour objectif, de sensibiliser l’opinion aux conséquences du colonialisme en Polynésie française. C’est aussi le commencement de ses démêlés avec l’État et le Territoire autonomiste qui n’apprécient pas ses prises de position : il perd son statut de boursier universitaire. De cette période, sortit une brochure intitulée Tahiti : un mythe qui dure (1978). Tiré à 1000 exemplaires, cet ouvrage peut-être considéré comme la pierre angulaire de son engagement dans les luttes sociales, politiques et culturelles polynésiennes des années qui suivirent.
À son retour de métropole (1979), il est recruté par le Centre polynésien des sciences humaines (CPSH) du Musée de Tahiti et des Îles. Assistant conservateur, puis chercheur en ethnosociologie, il intègre le Département des traditions (1981) du Centre, dont il deviendra le directeur (1983-1992). Ces années seront fécondes, puisqu’il mettra en place plusieurs programmes de recherche relatifs au patrimoine ethnographique polynésien.
Scientifique actif, il s’engage très tôt dans le domaine de la recherche sur le territoire. Notamment en intervenant lors du Colloque national sur la recherche et la technologie (1981), puis au sein du Conseil de la recherche scientifique et technologique (1983-1987) et du Haut Comité territorial de la recherche (1988), sans oublier le Colloque « Bilan et perspectives de la recherche en sciences humaines en Polynésie française » (1992), dont il fut l’organisateur. C’est pour son dynamisme dans ce secteur d’activité que ses compétences sont sollicitées par le ministère de la Santé, de l’Environnement et de la Recherche scientifique en qualité de conseiller technique à la recherche (1988-1989). Parallèlement, il dispensera des cours d’ethnologie et de sociologie à l’Institut de formation des travailleurs sociaux (1982-1985; 1991-1993), à l’École territoriale d’infirmières (1984-1987), puis plus tard à l’Institut Mathilde Frébault (1994) et à l’Union des associations des handicapés de Polynésie française (1996). Au début des années quatre-vingt, son activité de chercheur se double aussi d’une expérience syndicale. Nommé secrétaire confédéral de la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie en 1984, il est membre du Forum des syndicats du Pacifique où il place le débat sur les questions de la souveraineté de la Polynésie française et de la lutte antinucléaire. Lors de la grande grève des établissements hôteliers, il fait partie de ceux qui négocieront la reprise du travail (1984).
Ses idéaux ne sont pas toujours appréciés de la classe dirigeante, au sein de laquelle il s’attire des inimitiés. À l’opposé, il bénéficie d’une cote de popularité dans l’opinion publique. Certains événements, dont il fut un des principaux artisans, sont significatifs quant à la nature des forces en présence. Ainsi, pour l’essentiel, alors qu’il est président de l’Association de protection de la nature Ia ora te natura (1991-1997), ses interventions médiatisées ne laissent pas la société civile indifférente. Rapporteur à la Charte de Développement pour le Progrès économique, social et culturel, il fustige, lors de son discours à l’Assemblée territoriale, les errements du gouvernement en l’incitant à mener une politique plus juste (1992). Membre fondateur de la section polynésienne de la Ligue des droits de l’homme (1992), il en démissionne pour devenir membre de la Ligue indépendante des droits de l’homme Hui Tiama et de l’ONG Hiti Tau (1992-1994). Membre d’honneur et porte-parole de l’Association des riverains Ia ora o Nuuroa, hostile à la construction de l’hôtel Méridien de Punaauia, il est suspendu de ses fonctions de directeur du Département des traditions pour ses prises de position dans ce conflit, puis limogé trois mois plus tard (1992).
Les sept années (1992-1997) qui suivent sont propices à l’écriture avec L’allégorie de la natte (1993) et Le Sale Petit Prince (1995), aux investigations journalistiques au sein de L’écho de Tahiti-nui (1993-1996), ainsi qu’à l’action écologiste avec Ia ora te natura. Il est également chef du Service de la culture de la mairie de Faaa (1996-1997), puis consultant en études d’impact socioculturel (1997).
Cependant, convaincu qu’il est possible de servir les intérêts de la population au-delà des clivages politiques, il sollicite de rencontrer le président du gouvernement du Territoire et est réintégré dans l’administration au titre de conseiller technique à la Présidence du gouvernement, chargé de la culture (1997-1998), puis de directeur de la Maison de la culture (1998-2000), dont il sera un des auteurs de sa réforme statutaire. Cette période mettra en valeur ses qualités de gestionnaire et d’homme de culture, le laissant initier une dynamique autour des trois pôles fondamentaux que sont l’art, l’imagination et la communication entre les individus. Il prend alors en charge l’organisation annuelle du Heiva i Tahiti, produit des documents audiovisuels, parmi lesquels figure le film Pour un soir à Vaiete (1999), dont il est l’auteur, découvre le théâtre en tant que metteur en scène et comédien. Il est également le concepteur du Festival 2000 des chants et danses traditionnels de Polynésie française. En mars 2000, il rend hommage à Henri Hiro , poète engagé et premier Polynésien ayant dirigé la Maison de la culture. En désaccord avec son ministre de tutelle, il est limogé un mois plus tard, mais revient dans l’administration en 2005 pour occuper le poste de directeur du Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha.
Au travers de ces différentes activités, ses capacités rédactionnelles sont souvent mises à contribution. Par exemple, au titre de fondateur et directeur de publication du bulletin de liaison intersyndical Solidarité (1984-1985); de co-maître d’œuvre des tomes 8 et 9 de l’Encyclopédie de la Polynésie, éditée par Christian Gleizal/Multipress (1984-1987); de directeur de publication de la Lettre d’information de l’Association pour le renouveau du service public (1992); de rédacteur des bulletins ‘Omore de l’USATP-FO (1995-1996) et Handicapés Horizon 2000 de l’UAH (1995); de journaliste et secrétaire de rédaction de l’hebdomadaire satyrique L’écho de Tahiti-nui (1993-1996); de directeur de publication du Mensuel d’informations sur la culture et les traditions Te Fare Tauhiti Nui (1998-2000).
Tandis que l’écrivain se révèle peu à peu, l’artiste l’a déjà précédé, surtout dans le dessin à l’encre de Chine où il excelle, exposant la première fois en France (1990), puis à Tahiti (1994, 1998). Ses dessins sont inspirés de songes et suggèrent une réflexion philosophique et spirituelle sur le sens à donner à nos actes. L’année 1998 affirme ses talents de créateur et d’artiste de la culture et des traditions du monde polynésien. Il écrit une série de poèmes (1998-2000) dans le mensuel Te Tauhiti Nui, adapte, met en scène et joue une pièce en tahitien Te a’amu o na maeha’a (1998) et publie La légende du Scolopendre de la Mer Sacrée (1998). Par la suite, il rédige des nouvelles et papiers dans Tahiti Pacifique magazine (2001-2002). Un article « Paroles tragiques de l’écrivain ma’ohi », paru dans le Dixit (2001), présente l’aboutissement de ses réflexions sur la littérature polynésienne.
Sans doute son engagement social a-t-il quelque peu ralenti une carrière d’auteur qu’on aurait voulu plus abondante. Mais en analysant son parcours, on comprend très vite que c’est justement à travers ses différentes prises de positions politiques, sociales ou culturelles qu’il faut rechercher l’écrivain qui sommeillait en lui.
Aujourd’hui, il se consacre entièrement à l’écriture et à l’expression graphique. La nuit des bouches bleues, une pièce de théâtre qu’il a écrite en vers octosyllabiques, a été créée 2002. Trois poèmes, C’est une terre ma’ohi…, Mon enfant… et L’Écorché ont été publiés en juillet 2002 et en 2004. En 2003, il a signé sous le nom de plume d’Etienne Ahuroa, une seconde œuvre théâtrale, Les parfums du silence. Pour cette pièce, l’auteur a remporté le Prix Fiction 2004 du Livre insulaire d’Ouessant. Enfin, en 2004, paraissait Huna-Secrets de famille, un recueil de nouvelles.. En 2003, il a signé sous le nom de plume d’Etienne Ahuroa, une seconde œuvre théâtrale, Les parfums du silence. Pour cette pièce, l’auteur a remporté le Prix Fiction 2004 du Livre insulaire d’Ouessant. En 2005, il publiait son premier roman Le Bambou Noir et en 2006, un poème mythique, La naissance de Havai’i.
C’est dans la littérature et l’art pictural que sa vision de la culture polynésienne trouve un espace d’expression privilégié. Par ses interventions, il tente sans cesse de renvoyer le regard occidental à son propre miroir afin d’amener chacun à reconnaître les valeurs intrinsèques aux Polynésiens. L’historien Hiti Teparii a dit de lui : « […] jamais […] Polynésien ne porta la réflexion jusqu’à la limite-transfuge entre le culturel et le cultuel ».


JM.P