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Michel Chevrier

Quand on l’interroge sur sa propre vie, Michel Chevrier a l’œil qui pétille. En guise de réponse, le journaliste en herbe n’aura droit qu’à un demi-sourire. Si l’on insiste, le poète, qui sait conjuguer candeur et verdeur, vous lance alors : « Qu’est-ce qu’une vie, sinon un tissu de non-événements montés en épingle par un petit je en mal de reconnaissance. Porter un regard sur soi, autant regarder derrière son épaule pour essayer de voir son cul ! »
Né en 1937, ce bas-normand est « vacciné au travail, jusqu’au vice ». Humanités au lycée d’Argentan. Faculté de sciences à Clermont-Ferrand. Des horizons s’ouvrent. Malgré la guerre d’Algérie ou peut-être à cause d’elle, il y aura au-delà du bocage et du « petit-Jésus-qui-sait-tout-ce-que-tu-fais », maints pays traversés et des rencontres inoubliables au pied du Tassili ou au fin fond de la Chine.
L’Ailleurs comme destination depuis l’enfance : l’oasis de Ghardaïa au Sahara, le lagon de Raïatea aux Îles-sous-le-Vent, et cette colline de Val-Plaisance où cet ancien enseignant de mathématiques écrit, bricole, jardine, sculpte bois et corail, pierre et poèmes. Il aurait pu être « chauffeur de tombeau ouvert, canoniseur de saintes nitouches, décorateur pour nuits blanches, restaurateur de cheveux coupés en quatre, désamorceur de grises mines… ». Il est aujourd’hui professeur de yoga et de méditation zen à Nouméa.
Michel Chevrier a publié trois recueils de poèmes aux éditions L’Herbier de Feu : Chroniques du Temps à Raïatea (Prix Orphée 1992), Contre-Expertise du Vide (2001) et Dead can dance (2005).