Prix de la Nouvelle de l’Académie Française à Thomas Clerc pour l’Homme qui tua Roland Barthes Juin27

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Prix de la Nouvelle de l’Académie Française à Thomas Clerc pour l’Homme qui tua Roland Barthes

Prix de la Nouvelle de l’Académie Française

Le Prix de la Nouvelle de l’Académie Française a été créé en 1971. Il est attribué à l’auteur du recueil de nouvelles jugé le meilleur.

2011 Thomas Clerc L’homme qui tua Roland Barthes (Gallimard)
2010 Christophe Ferré La photographe (Les éditions du moteur)
2009 Sylvain Tesson Une vie à coucher dehors (Gallimard)
2008 Patrice Lelorain Quatre uppercuts (La Table Ronde)
2007 Laurence Cossé Vous n’écrivez plus ? (Gallimard)
2006 Gabrielle Rolin Rappels à l’ordre (Arléa)
2005 Fabrice Pataut Trouvé dans une poche (Buchet Chastel)
2004 Jean Cavé La souris céleste (Actes Sud)

NOUVELLES

Conviendrait-il de commencer ce livre par la fin ? C’est en tout cas en postface que Thomas Clerc esquisse la genèse de ce formidable recueil de nouvelles, rassemblées sous le titre de la première de toutes : L’Homme qui tua Roland Barthes. Et c’est juste avant ces pages conclusives qu’est placée la fiction qui semble justifier cette collection de dix-huit récits, donner la clé de l’obsession de l’auteur pour l’acte criminel qui est « l’axe créant la cohésion du Livre ».

De quoi s’agit-il ? De dix-huit nouvelles, donc, qui toutes mettent en scène – le regardant de près ou de loin, de biais ou frontalement – un meurtre. De « L’Homme qui tua Roland Barthes » à « L’Homme qui tua Edouard Levé » passant par les meurtriers d’Abraham Lincoln, de Maurice Sachs, Lady Di, Pasolini ou Marvin Gaye…, le geste meurtrier est le point commun qui relie entre eux ces textes, chacun affichant par ailleurs une forme parfaitement singulière, décidée par l’époque où se sont déroulés les faits, par le contexte historique, politique et social, par les personnalités de leurs protagonistes… Cet éclectisme esthétique fait partie intégrante du projet du recueil, il est le projet même. Le dispositif est passionnant, et le livre vif, pertinent, jamais aride, toujours profond, intelligemment autobiographique et jalonné de fictions particulièrement réussies (« L’Homme qui tua Gianni Versace », « L’Homme qui tua Guillaume Dustan », « L’Homme qui tua Edouard Levé »…).

Nathalie Crom

Telerama n° 3143 – 10 avril 2010