Ligue des Droits de l’Homme et du citoyen  de Nouvelle-Calédonie Août07

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Ligue des Droits de l’Homme et du citoyen de Nouvelle-Calédonie

Conférence-Débat
« Histoires et Mémoires en partage »
mercredi 20 août 2014 à 18 h. à la F.O.L.

avec Bernard BERGER, Paul FIZIN, Samuel GOROMIDO, Isabelle MERLE

Depuis 161 ans, notre histoire est forcément commune. Elle est unique et ne se reproduira jamais. « On ne refait pas l’histoire » mais nous savons bien qu’il y a de nombreuses façons de dire les mêmes évènements.
C’est que notre mémoire, elle, n’est pas commune. Elle est propre à chaque sensibilité. Par oral ou par écrit, nos parents, nos enseignants et de multiples moyens d’information contribuent à nous forger une mémoire particulière à notre clan, à notre famille, à notre village, ville ou pays. Chacune de ces mémoires participe à la formation de notre identité. Elle n’est pas figée : elle tend, par son propre mécanisme et/ou sous la pression sociale, à simplifier l’image du passé et, ce faisant, elle la modifie souvent, consciemment ou non.
Dans un pays en construction comme le nôtre, pour réunir son heureuse diversité, nous avons besoin de nous accorder sur ce qui fait à la fois notre originalité et notre unité, en un mot notre identité. Dans ce but, nous tourner vers notre histoire est une démarche incontournable car c’est de ce terreau complexe que jaillit en permanence la source de notre identité commune, tout ce qui fait que nous sommes « Nous », des gens d’ici et de nulle part ailleurs, vivant leurs différences dans un cadre commun et dans l’égalité des droits fondamentaux.
1853, 1878, 1917, 46, 56, 69, 76, 84, 88, 98 : autant de millésimes qui nous interpellent tous mais d’un goût différent selon les souvenirs. Leur variété constitue notre originalité. Le vase qui les contient fonde notre unité. C’est aujourd’hui l’Accord de Nouméa, ce sera un autre contrat social plus tard mais il devra toujours exprimer au mieux notre volonté de vivre ensemble avec nos différences.
Dans cette perspective, ce qui est important n’est pas d’avoir tous la même mémoire mais bien d’admettre celle des autres. De l’admettre non comme une menace mais comme normale et constructive. Nous devons la connaître et la reconnaître afin de pouvoir échanger sans agressivité et nous rapprocher davantage.
Le ciment identitaire que nous recherchons ne peut être le produit stérile d’une assimilation à sens unique. Il ne peut être que le fruit prometteur d’une communion désirée. La désirons-nous ?
Les droits de l’homme proclament que chaque être humain a droit à sa propre mémoire et non à un récit unique. Il en est de même pour chaque groupe humain. Ce qui n’empêche pas, mais oblige au contraire, à un enseignement de l’histoire afin d’alimenter nos mémoires par des données de base vérifiées et reconnues par tous, à partir desquelles des interprétations différentes, voire divergentes, peuvent être proposées et débattues.
Pour alimenter notre réflexion, nous avons choisi d’inviter des intervenants ayant un rapport différent à l’histoire :
– Isabelle Merle, une enseignante-chercheur, nous exposera les enjeux de l’enseignement de l’histoire auprès de la jeunesse du territoire.
– Bernard Berger, un auteur de bandes dessinées qui interroge l’histoire et la manière dont on la révèle : le citoyen ordinaire peut-il s’approprier sa propre histoire ?
– Samuel Goromido, un ancien Président du Sénat Coutumier, évoquera la région de Kone et de la guerre de 1917 à travers des expériences familiales et de célébrations mémorielles en 2009.
– Paul Fizin, un jeune docteur en histoire, nous parlera justement des célébrations mémorielles susceptibles de participer à la construction d’une mémoire ou d’une identité commune.
Entrée libre et gratuite
LDH-NC : téléphone : 74 16 72 courriel : contact@ldhnc.nc site web : www.ldhnc.nc